Résumé :
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S'articulant À l'intersection des grandes traditions de la poÉsie arabe et de celle de notre modernitÉ occidentale de Baudelaire, MallarmÉ et Rimbaud À Char, Bonnefoy et Du Bouchet, l'oeuvre de Salah StÉtiÉ s'installe aujourd'hui dans l'espace d'une grande originalitÉ faite À la fois de haute intensitÉ et de paradoxale sÉrÉnitÉ, de persistante interrogation du monde concret et d'obscure pÉnÉtration des dimensions mÉtaphysiques du vÉcu. De L'Eau froide gardÉe et Fragments: PoÈme À L'Autre CÔtÉ brÛlÉ du trÈs pur et FiÈvre et guÉrison de l'icÔne, l'oeuvre de StÉtiÉ - qu'elle soit poÉtique ou critique - ne cesse de creuser la complexe logique de notre sens, individuel et collectif, tellurique et cosmique, sens qui se noue et se dÉnoue inlassablement; qui, malgrÉ ces innombrables "lampes" de l'Être, si souvent aveugle et opacifie; qui, jamais linÉaire, orientÉ vers une fin dicible, se replie sur son prope abÎme, dÉcrit les Éblouissantes arabesques de sa danse infinie. DÉsir et dÉsert, jardin et arbre, corps et Âme, eau et feu, femme et enfant, amour et deuil, viduitÉ et "pain de l'Être" - les fascinations et explorations de ce trÈs grand poÈte foisonnent et pullulent dans une "vaste tapisserie couverte d'images peintes, mais dans un vent qui la fait bouger, qui dÉfait donc ces images, qui disqualifie l'idÉe du monde qu'elles auraient pu substituer au monde" (Yves Bonnefoy). L'Étude de BÉatrice Bonhomme, compacte et ÉlÉgante, perspicace et trÈs bien documentÉe, rÉussit À capter l'essentiel de cette oeuvre exemplaire À bien des Égards difficile mais magnifiquement ouverte, riche et urgente.
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